Ainée
d’une fratrie de trois enfants, Nathalie Gauglin est née en 1962, à Versailles,
d’un père ingénieur acousticien et d’une mère journaliste. Elle passe son
enfance dans un milieu où la culture a une part importante et très tôt elle
s’intéresse à l’expression artistique.
Sa première passion, dès son plus jeune âge fut
la danse, ou l'art de mouvoir le corps humain selon un certain accord entre
l'espace et le temps. Une passion qui ne l’a jamais quittée, tout comme la
musique.
Elle
avait à peine 10 ans, qu’elle réalisait des moules en plâtre dans l’atelier de
création acoustique Elipson, où son père concevait les célèbres enceintes de la
marque.
Après avoir suivi des
cours d’arts plastiques aux Beaux Arts de Versailles, elle entre à l’école
Nicolas Flamel à Paris (branche orfèvrerie-bijouterie-joaillerie de l’école
Boulle).
Elle reçoit le premier
prix au concours international « Platine » pour la création d’une broche - une
cage vide en forme d’oiseau, en platine et saphir - qui sera réalisée, et
présentée au Musée des Arts Décoratifs de Paris.
Nathalie Gauglin quitte
Paris à 18 ans. Elle poursuit sa passion pour la création artistique, tout
d’abord dans la conception de bijoux qu’elle dessine et réalise pour différents
joaillers français, mais également dans la réalisation quand elle apprend la
sculpture sur pierre auprès de Maurice Mainguy, tailleur de pierre pour les
monuments historiques.
De 2001 à 2005,
Nathalie Gauglin crée son entreprise de stylisme, et réalise des décors auprès
de photographes d’agences de publicité ou de particuliers.
Sa vie est ainsi
jalonnée de rencontres qui lui offriront la possibilité d’exercer ses talents
auprès d’instances institutionnelles dans le cadre d’ateliers, en tant que
sculpteur, au CHS de Blain, puis auprès d’un groupe de jeunes adultes
déficients mentaux.
Accueillie en résidence
d’artiste depuis 2005 au château de la Groulaie, à Blain (Loire Atlantique),
elle se livre pleinement à la sculpture dans cet atelier, aménagé en grande
partie par ses soins.
Là, elle peut se battre
et s’ébattre avec la terre, toutes sortes de terre qu’elle choisit avant de s’y
confronter. Son travail évolue au fil des années, moins expressionnistes ses
personnages n’ont plus besoin de hurler, ils nous accrochent autrement ;
une certaine douceur émane de ses dernières créations, leurs rondeurs les
rendent plus attendrissants. Oisillons tombés du nid, humains jetés trop tôt
dans la vie, ils ont décidé de rester dans cet état, enfermés dans une gangue
protectrice. Ils sont présents, très présents, ils ne disent rien mais
soufflent à chaque regardeur sa propre histoire.
Gangues de grès aux formes poétiques de
l’enfance.
A quoi pensent-ils, ces êtres au regard
intérieur, primitif ?
Réfugiés et mélancoliques.
Ils nous prêtent leurs yeux, dévoilant la
profondeur dont ils semblent issus.
Leur présence transcende le réel, le lieu, l’espace.
Espace habité au-delà de ces êtres.
Née de leurs orbites silencieuses, la forme pensive et
nostalgique.
Caresse tendre, énigmatique, matière sensuelle de l’enfance.
Télépathes ou médiums ? Devins ?
Ces « effarés » lavent nos yeux.
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