sabato 1 giugno 2013

LES WOODABÉS | MARIE-LAURE DE DECKER

Les Woodabés,( littéralement) « les hommes de l’interdit », Peuls du sud du Tchad, figurent parmi les derniers nomades d’Afrique. C’est un peuple pastoral, très attaché à ses vaches rouges aux immenses cornes. L’élevage est leur seul métier puisque pour eux, tout le reste n’est que mensonge ; leur grandeur et leur notoriété se mesurent au nombre de vaches qu’ils possèdent. C’est aussi leur force, leur vie, la garantie de leur totale autarcie. Sans elles, ils se sédentarisent et perdent leur culture. Depuis les temps les plus anciens, les Woodabés ont observé que chez les oiseaux, les mâles sont souvent plus beaux et plus spectaculaires que les femelles. Au cours de leur fête annuelle du Worso les hommes se maquillent, se parent et reproduisent les gestuels et les sons des parades d’oiseaux pour séduire les femmes. Ainsi, celles-ci ont plusieurs jours pour choisir l’homme avec lequel elles partiront et resteront jusqu’à ce que l’amour entre eux demeure. Les Peuls ont une morale très stricte : le Poulakou, qui comprend trois vertus : la patience, la conscience et ne jamais être dans une situation de honte, comme le vol et le mensonge. Si les troupeaux des Woodabés attisent les convoitises, c’est l’originalité de leur culture qui en fait un peuple menacé. On dit qu’ils maîtrisent la magie, ce qui les fait parfois craindre. Mais leur résistance est quotidienne pour préserver leur mode de vie. Ils souhaitent dire au monde que l’on peut vivre autrement et qu’eux-mêmes sont encore vivants. Marie-Laure de Decker les a rencontrés il y a 4 ans et retourne constamment chez eux. « J’ai trouvé mon idéal, les Woodabés, des gens qui ne se battent pas, qui s’aiment et se respectent, qui aiment leurs vaches auxquelles ils doivent leur survie ». Lorsque Pierre Passebon a découvert les Woodabés, il a partagé cette même émotion et propose aujourd’hui une exposition à la Galerie du Passage. Marie-Laure de Decker est photojournaliste à l’agence Gamma depuis 1972. Ses reportages sur les guerres du Viêt-Nam, du Tchad et d’Afrique du Sud l’ont rendue célèbre.
Fonte

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Elle a parcouru le monde entier, son appareil photo en bandoulière. Marie-Laure de Decker vit désormais à Rabastens, non loin du Tarn, une rivière qui la fascine depuis son enfance.
«Chaque fois que je voyais un fleuve, dans le monde, je le comparais au Tarn…» La photographe Marie-Laure de Decker vit à côté de Rabastens, là où se sont construits ses plus beaux souvenirs d'enfance.
«Je passais tous les étés chez ma tante au château de Saint-Géry, au bord du Tarn à Rabastens. C'était ma récompense, après chaque année scolaire en pension, où c'était très dur, d'aller dans ce paradis. C'est un splendide château avec des parties datant de Louis XIII, le «Versailles du Tarn», et d'ailleurs, il est à-pic au-dessus de la rivière. C'était une splendeur… Le Tarn charrie une terre rouge, et c'est grâce aux deux terres du Tarn que l'on peut composer les briques des maisons de ce pays. On trouve des boues rouges semblables en Afrique. Et puis, lorsque l'on remonte le Tarn, avec ses hauts arbres, cette végétation folle entre Gaillac et Saint-Géry, eh bien par moments, on a le sentiment d'être sur un fleuve africain au milieu de la forêt tropicale… Au demeurant, le Tarn n'est plus ce qu'il était autrefois. Il a beaucoup diminué. Et je ne dis pas ça par nostalgie !»

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Marie-Laure de Decker a songé à sa rivière chérie devant le Chari, qui prend sa source au Cameroun, et qui dispense la vie sur ses berges jusqu'au Lac Tchad qu'il alimente. Elle y a songé en descendant le Mékong de Phnom Penh à Saïgon quand elle couvrait la Guerre du Vietnam. «Je me souviens de la Rivière des Parfum, près de Hué, c'était très beau, très calme, majestueux, avec des pagodes, et puis les palais de l'Annam…»
Mais au-delà de la rivière (le Tarn aussi puissant qu'il soit n'est pas un fleuve !), c'est bien cette cité de Rabastens que Marie-Laure de Decker chérit aussi.
«C'est une très belle ville, très ancienne, assez vertigineuse, avec là aussi, des à-pics sur la rivière. On y trouve une très belle architecture, et globalement, la ville n'a pas trop été massacrée…»

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En revanche, la photographe tempête contre les immenses panneaux publicitaires qui polluent ses chères années de platanes :» On y voit de la pub dégoulinante, avec des barquettes de viande, de la saucisse et des côtelettes d'agneau… C'est affligeant, dans un environnement aussi somptueux !»
Et puis, Marie-Laure de Decker aura plaisir à vous conter les épisodes méconnus de l'histoire de sa ville. Rabastens, au cœur du catharisme, proche d'Albi, fut un des fiefs des hérétiques. Plus tard, ce sont les protestants qui viendront s'établir dans cette ville perchée au-dessus des eaux rouges. Le catholique Blaise de Monluc la reprendra après avoir tiré, dit la légende, huit cents coups de canon.
Marie-Laure de Decker a bien sûr, photographié sa ville, ce qui a suscité une exposition de 100 Photos autour de Rabastens en 2000.

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«La ville possède une église magnifique, un musée passionnant ! Et puis, un lavoir extraordinaire… On descend des marches et l'on se retrouve sur un cercle immense, avec ses pierres usées, alimenté par des sources naturelles… C'est la visite obligatoire pour mes amis ! Il y fait frais, il y a cette eau qui coule, c'est un endroit sublime…»
Chut, n'en dites pas trop, tout le monde va vouloir y venir…
«Le château de Saint-Géry est à-pic sur le Tarn. On l'appelle le Versailles du Tarn»
Dominique Delpiroux
ladepeche.fr
All images © MARIE-LAURE DE DECKER

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